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Penser comme l'oiseau

12 mars 2018

-Fille de Joie-

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Je rêvais à n’en plus finir.

La nuit était la stèle sur laquelle je déposais mes songes. 
Sur nos Je, Nous, j’écrivais des mots qui ne ressemblaient à aucuns poèmes, 
à aucunes chansons, à aucuns remèdes que j’avais déjà entendu.
Chaque fois que dans ma vie, j’avais voulu copier de près ou de loin quelque chose qui existait déjà… La mort était venue me mettre à Je-Nous ! 
De la pointe de sa faux, elle me disait: « Ce n’est pas de notre pays cette grossièreté? »
Puis elle faisait apparaitre un double de moi-même, les cheveux hirsutes, les yeux cernés d’un vague à l’âme suicidaire… Alors j’attrapais la faucheuse de ma souveraine et je coupais la tête de cette illusion morbide.
J’effaçais tout, et je faisais le vide, un vide qui me laissait en joie… J’étais comme cette fille dont j’ai porté l’habit maintes et maintes fois, des fois empreintes de Foi… Une fille de joie dans ce qu’elle recèle d’essentiel à la Vie… Homme, femme? Peut m’importe, j’embrasserai celui ou celle qui saura percevoir l’au-delà de ce qui se laisse entrevoir de-ci, de-là… La Vérité, qu’elle soit bonne ou mauvaise à ce pouvoir d’invoquer sur l’instant le don de plénitude… On ne s’y trompe pas… Elle sait nous attraper et ne plus nous quitter… 

L.M

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10 mars 2018

-La plus saine indécence-

La souffrance n’était rien comparée à la joie qu'il m’était donnée de vivre en cette Conscience. Et je souffrirais mille morts que cela ne serait encore rien à côté de cette Joie qui m’emporte sans cesse jusqu’au centre de Nous, au centre de Vous, au centre de Soi, au centre de Tout. Le bonheur de s’émerveiller en rencontrant l’osmose sur cette île désertée de décor, de murs et de fers barbelés est tout bonnement indécent, c’est une irrévérence à la morale inculquée par le mythe de la souffrance que les reliques religieuses propagent. Cette irrévérence est pure présence, laissez-moi la nommer « la plus saine indécence ». Elle encense mes sens… Et j’en oublie mon nom… Sans nom, c’est là que je découvre l’orgasme d’être en vie… J’étais si ivre de « ouï », « ouï », « ouï », que « non » sonnait comme « ouï »… Non pas que je ne comprenais pas ce que « non » voulait dire, je ne faisais pas la sourde oreille, simplement je m’en accommodais pareillement qu’un « ouï ». Si je devais m’énerver, et cela arrivait, c’est qu’on cherchait à me faire prendre des vessies pour des lanternes, ou des soleils pour des guirlandes, par la force d’une persuasion qui flirtait avec la perversion. Alors là, je disais « non », d’un « non » catégorique… Mais comme « catégorique » est très très limité, « ouï » n’était jamais bien loin… Je finissais par me demander si j’allais pouvoir retourner à une vie que les administrateurs des temps modernes appellent normale, celle qu’ils ont construite sur les fondements d’une opposition castratrice. Mieux valait risquer ma peau que de trahir mon âme me disais-je tout bas. C’était décidé… Je filerai à l’anglaise… De toute façon, sans ailes je n’irai pas plus loin, et ce "plus loin" ne pouvait rester si pieds sous terre indéfiniment… L’horizon n’a de fin que dans l’esprit qui se berce d’illusions… Ma berceuse, à moi, avait plutôt l’air de se chanter à la verticale, mes mains ne quittaient pas cette barre qui me donnait l’aspect de ne jamais tomber, du nord au sud je voyageais, je glissais les cheveux au vent, mes mollets parfois se balançaient à l’Est ou à l’Ouest les jours de grand tourments, mais je gardais le cap vers le château fort qui scintillait là-haut… Et là-haut, c’est dedans ma grande… Quoi qu’il advienne, et où que j’aille, ma tête suivait l’Etoile qui brille au Nord le plus au Nord, celui où toutes les directions nous mènent… C’est là que je vais car c’est là que je vis…  Après ma chevauchée du diable dans le désert mongole, je ramène le Soleil sur les dunes enneigées de ma douce Laponie.

 

L.M

bird

9 mars 2018

-Ensemble-

Le murmure du souvenir nous prédit un avenir dont il ne connait rien…

L’avenir n’existe pas tant qu’il n’est pas présent… Le souvenir non plus…

Tout ce qui existe est ici sans lendemain…

Au Silence je me livre comme une âme qui a peiné à l’écouter.

Il m’a dit quelque chose, j’avais bien entendu, c’était clair et précis mais je l’ai balayé, j’ai préféré plonger dans les détours du temps.

Dans les recoins, j’ai récolté des graines… Il était libre l’arbitre, et ces graines récoltées donneront des chansons, des poèmes, des liaisons que je cueillerai quand le temps sera passé…

Le Silence m’a soufflé la fin dès le premier instant, et dans cette fin j’ai rencontré l’éternité qui reçoit dans ses mains la cascade sans âge.

Nous sommes têtus nous les humains, à ne pas vouloir regarder les petits signes en face, même lorsqu’ils sont gros comme des châteaux de pierres… Suis ma voix, et tu n’auras plus jamais soif m’a t-il dit… Si tu me fuis, je te suivrai, mais si tu me laisses entrer, nous ne serons plus jamais séparés… Fragile comme une brindille aussi légère qu’une plume, nous vacillerons mais ne nous éteindrons jamais…

J’ai remonté le temps et j’ai compris que je savais déjà… Tu étais là, tout le temps… Mon ange… Au commencent comme à la fin.Et maintenant, Tu m’enlaces sans une once de rancune, en me disant:

« Ecoute le présent, il connait l’avenir bien mieux que le souvenir… L’aube s’est levée sur ton regard d’enfant, et la pointe de tes pieds chevauchera le sol en toute légèreté, car nous sommes deux amants qu’on ne peut séparer. Vos doigts ornés de vos ongles vernis tamisent la nuit. Ils pénètrent votre intimité faisant perler la rosée sur vos cuisses évasées… Vous jouissez et je m’enivre de vos larmes de joie… Elles sont un poème dans lequel je repose… Mes lèvres s’ouvrent comme pour tendre les bras vers la pluie que le jour nous envoie. On ne veut pas se protéger de ses gouttes enjôleuses, on veut les recevoir comme une bénédiction… Ni parapluie, ni imperméable ne nous est utile dans cette valse des astres… Mes ailes sont les vôtres, et vos averses sont miennes… Je m’y abrite pour sentir votre ciel me chavirer d’un fleuve où chantent nos harmonies. Nous volons car nous marchons. Nous marchons car nous aimons. Nous aimons car nous vivons… Ensemble.»

-Qui es-tu?

-Toi…

-Qui suis-je alors?

-Moi…

L.M

 

ange

(auteur de la photo inconnu, si quelqu'un connait son nom, merci de m'en faire part :) )

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